Le savon est le résultat d’une réaction chimique entre un corps gras (huile, beurre) et un agent alcalin (soude), en présence d’eau. Cette transformation est appelée SAPONIFICATION.
Lors de la saponification, la soude « coupe » les huiles en deux parties et forme deux produits :
le SAVON
la GLYCERINE
A la fin de la saponification, la soude est entièrement consommée et donc assurément absente dans le savon final.
L'huile utilisée est dosée en excès au départ afin d’en garder une partie encore présente dans le savon final. Cette huile résiduelle est appelée « SURGRAS ». C’est ce surgras qui protège et nourrit la peau.
Plusieurs méthodes possibles :
Le Carré de Rablay a choisi la saponification à froid (SAF), méthode artisanale très ancienne.
Pourquoi ce choix ? c’est à mon sens la seule méthode capable de préserver les qualités des huiles végétales et essentielles. De plus, elle est plus respectueuse de l’environnement.
Cette méthode se pratique à basse température. Seuls les ingrédients qui le nécessitent, sont chauffés.
Les corps gras sont mis en présence de la solution de soude et agités à l’aide d’un mixeur. C’est alors que la saponification se produit et entraine l’épaississement de la pâte, ce que l’on appelle « la trace ». C’est à ce moment que l’on ajoute les ingrédients les plus fragiles tel que les huiles précieuses pour le surgraissage, les huiles essentielles, les argiles, les extraits de plantes….
La pâte à savon est ensuite coulée dans un moule dans lequel la saponification va s’achever.
Après quelques temps, le savon est démoulé, découpé et mis à sécher. A partir de cet instant, commence la « cure ». c’est une période de séchage à l’air libre qui dure entre quatre et six semaines et s’achève par des tests avant l’emballage des savons.
Cette méthode permet au savonnier de maîtriser la qualité du produit final. De la formulation des produits aux choix des fournisseurs, en passant par toutes les opérations de fabrication, le savonnier est garant de l'excellence de ses savons...
Cette méthode dite à chaud est plus rapide et plus rentable pour l industrie car elle accélère la réaction de saponification. les huiles et l’agent alcalin sont chauffés pendant plusieurs heures à des températures atteignant les 100°C.
Cette méthode nécessite un surdosage de l’agent alcalin (la soude) qui sera toujours présent en fin de réaction chimique. Afin d’éliminer la soude excessive, il est nécessaire de laver la pâte à plusieurs reprises avec de l’eau salée. Durant cette opération, la glycérine est captée par l’eau salée.
Il ne reste donc que le savon, qui à lui seul, assèche et « tiraille » la peau. Par conséquent, le savon ainsi débarrassé de la glycérine a perdu ses propriétés hydratantes.
Le savon industriel est généralement fabriqué à partir d'huile de palme ou de suif (graisse de bœuf, sodium tallowate sur les étiquettes) pour leurs faibles coûts de production.
La pâte à savon est ensuite séchée et râpée sous forme de copeaux appelés « bondillons ». Ces bondillons sont alors prêts à être « aromatisés », « colorés », … de manière mécanisée à une échelle industrielle.
Ces bondillons de savon utilisés par les industries savonnières le sont également par la grande majorité des savonneries dites « artisanales ».
Les bondillons de savons sont malaxés dans des machines appelées malaxeuses-extrudeuses. On peut ajouter en quantité limitée des colorants, des parfums, des huiles précieuses voir même de la glycérine. la machine extrait un boudin de savon qui est ensuite coupé et moulé.
Cette technique a ses limites dans la mesure où le savonnier ne peut faire varier que la petite quantité d'additifs permise en fin de fabrication : parfum, colorant, huile, lait... ou encore glycérine.
On peut alors trouver de très bons savons enrichis en huiles végétales, parfumés aux huiles essentielles, voire enrichis en glycérine. Cependant, ces savons ne seront jamais aussi riches que les savons artisanaux fabriqués par la méthode à froid.
un savon saponifié à froid contient entre 7 et 10 % de glycérine par rapport à un savon issu de bondillons qui n'en comportera qu'au maximum 4 ou 5 %.
le taux de surgraissage est également limité pour les mêmes raisons ;
le savon semi industriel n’offre pas la possibilité au savonnier de créer
un assembleur ne produit pas de savon à proprement parler, il n'en fait qu'une amélioration en modifiant parfums, couleurs et formes.
Conclusion :
Il est donc très important de retenir qu’un « savon artisanal » de qualité est exclusivement fabriqué par la méthode de saponification à froid.